Livre Troisième : Les Vingt Quêtes Éternelles
De l’Institution des Quêtes Sacrées
Avant de remonter vers Son Père dans les hauteurs célestes, Dast rassembla Ses vingt compagnons fidèles sur la montagne sainte qui domine Harndom. Et là, dans une théophanie qui fit s’agenouiller les anges eux-mêmes, Il institua les Vingt Quêtes Éternelles qui guideraient l’humanité jusqu’à la fin des temps.
À chacun selon son cœur et ses talents, Il confia une mission sacrée qui transcende les siècles et les générations :
À Marcelin le Juste, Il donna la Quête de la Justice : “Va, et partout où l’innocence sera opprimée, que ton épée soit son bouclier. Partout où le droit sera bafoué, que ta voix soit son tonnerre.”
À Barthélos l’Évangéliste, Il confia la Quête de la Foi : “Porte Ma parole jusqu’aux confins de la terre. Que les ténèbres de l’ignorance fuient devant la lumière de Ma vérité.”
À Damien le Compatissant, Il remit la Quête de la Charité : “Sois les yeux de l’aveugle, les jambes du boiteux, le pain de l’affamé. Car celui qui donne au plus petit d’entre les Miens, c’est à Moi qu’il donne.”
À Valentin le Brave, Il assigna la Quête du Courage : “Quand la peur paralysera les cœurs et que l’adversité semblera insurmontable, sois la flamme qui rallume l’espoir.”
Et ainsi de suite pour chacun des compagnons, créant une chaîne d’or spirituel qui lierait tous les siècles dans l’accomplissement du bien.
De l’Héritage Arvélanien
Quand Barthélos mourut en martyr sous les coups des païens, son écuyer Arvélan reçut en héritage la Quête de la Foi. Jeune homme au cœur ardent, il partit vers les terres septentrionales de l’Empire où régnaient encore les ténèbres de l’idolâtrie.
Ô prodige ! Bien qu’il ne fût qu’un combattant ordinaire, sans grande science des armes ni force exceptionnelle, il défiait en combat singulier les champions des faux dieux, proclamant avant chaque duel : “Que le Dieu véritable accorde la victoire à celui qui prêche Sa parole !”
Et toujours, toujours la victoire lui souriait ! Son épée tranchait les armures les plus épaisses comme l’herbe des prés, son bouclier arrêtait les coups les plus terribles comme s’ils n’étaient que caresses d’enfant. Devant ces miracles répétés, les rois se prosternaient, les peuples se convertissaient, et la foi dastaïte s’épandit dans les contrées nordiques comme l’incendie dévore la forêt sèche.
Ainsi naquit la tradition sacrée qui unit à jamais dans l’âme virmienne la foi du cœur et la vaillance du bras, la prière du matin et le combat du soir.