Livre Quatrième : Les Mystères de la Doctrine
Des Sept Vertus qui Élèvent l’Âme
Comme autrefois Dast grava les Commandements sur les tables de pierre, Il inscrivit dans le cœur des hommes Sept Vertus qui sont les marches de l’escalier menant au Ciel :
Justitia la Souveraine, qui rend à chacun son dû sans acception de personne, qui pèse les actes dans la balance divine et ne connaît ni faveur ni corruption.
Fortitudo la Vaillante, qui affronte l’adversité le front haut, qui ne plie pas devant la tempête et reste debout quand tout s’effondre.
Temperantia la Sage, qui maîtrise les passions comme le cavalier maîtrise son destrier, qui connaît la mesure en toutes choses et fuit l’excès.
Prudentia l’Éclairée, qui discerne le bien du mal comme l’orfèvre distingue l’or du plomb, qui voit clair dans les ténèbres de la confusion.
Fides l’Inébranlable, qui croit sans voir et espère contre toute espérance, qui reste fidèle quand tout vacille.
Caritas la Miséricordieuse, qui aime sans compter et donne sans mesurer, qui voit en chaque homme un frère et en chaque misère un appel.
Perseverantia l’Éternelle, qui ne connaît ni lassitude ni découragement, qui recommence mille fois s’il le faut et ne renonce jamais.
Ces Sept Vertus sont les sept tours de toute âme bien ordonnée, les sept flambeaux qui éclairent le chemin du juste, les sept épées qui terrassent le mal.
Des Sept Péchés qui Perdent l’Âme
Mais hélas ! Comme le Parjure en fit la démonstration terrible, Sept Démons guettent l’âme humaine pour la précipiter dans l’abîme :
Ira la Destructrice, qui enflamme le cœur de haine et transforme l’homme en bête sauvage.
Avaritia l’Insatiable, qui dessèche l’âme et lui fait préférer l’or vil à l’amour du prochain.
Superbia la Maudite, mère de tous les vices, qui dresse l’homme contre Dieu et contre ses frères.
Invidia la Rongeur, qui empoisonne la joie d’autrui et fait de chaque bonheur un supplice.
Gula la Dévorante, qui transforme l’homme en gouffre insatiable.
Acedia la Paralysante, qui endort la volonté et éteint le feu de l’âme.
Luxuria la Corruptrice, qui souille la pureté et fait ramper l’esprit dans la fange.
Contre ces Sept Fléaux, que tout fidèle brandisse le bouclier des Sept Vertus et l’épée de la prière !
Du Grand Mystère de l’Équilibre
Car telle est la loi suprême établie par Dast-Incarné : l’homme juste doit tenir en ses mains la prière et l’épée, unir en son cœur l’amour et la justice, être agneau avec les agneaux et lion avec les loups.
Point n’est béni celui qui ne sait que prier sans jamais combattre l’injustice, car sa piété n’est qu’égoïsme déguisé. Point n’est béni celui qui ne sait que combattre sans jamais prier, car sa force n’est que brutalité aveugle.
Mais béni entre tous est celui qui sait discerner l’heure de la miséricorde et l’heure de la colère, qui tend la joue droite à l’innocent repentant et brandit l’épée vengeresse contre l’oppresseur endurci !